Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/440

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était d’examiner sans peur ni reproche, à tour de rôle, ces deux manifestations-là… en toute impartialité ! Alors, j’ai commencé par vous… monsieur Darzac

M. Darzac répondit à Rouletabille :

— En voilà assez, puisque que vous ne me soupçonnez plus ! Vous allez me dire tout de suite qui est Larsan !… Je le veux ! je l’exige !…

— Nous le voulons tous !… et tout de suite ! nous écriâmes-nous en les entourant tous deux.

Mathilde s’était précipitée sur son enfant et le couvrait de son corps comme s’il eût été déjà menacé. Mais cette scène avait déjà trop duré et nous exaspérait.

— Puisqu’il le sait ! qu’il le dise !… qu’on en finisse ! s’écriait Arthur Rance…

Et, soudain, comme je me rappelais que j’avais entendu les mêmes cris d’impatience à la cour d’assises, un nouveau coup de feu retentit à la porte de la Tour Carrée, et nous en fûmes tous si bien « saisis » que notre colère en tomba du coup et que nous nous mîmes à prier, poliment, ma foi, Rouletabille de mettre fin le plus tôt possible à une situation intolérable. Dans ce moment, en vérité, c’était à qui le supplierait davantage, comme si nous comptions là-dessus pour prouver aux autres, et peut-être à nous-mêmes, que nous n’étions pas Larsan !