Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/453

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Des clameurs de surprise, d’enthousiasme et d’effroi remplirent la Tour Carrée. La Dame en noir poussa un cri déchirant :

— Robert !… Robert !… Robert !

Et c’était un cri de joie. Deux Darzac étaient devant nous, si semblables que toute autre que la Dame en noir aurait pu s’y tromper… Mais son cœur ne la trompa point, en admettant que sa raison, après l’argumentation triomphante de Rouletabille eût pu hésiter encore. Les bras tendus, elle allait vers la seconde manifestation Darzac qui descendait du fatal placard… Le visage de Mathilde rayonnait d’une vie nouvelle ! ses yeux, ses tristes yeux dont j’avais vu si souvent le regard égaré autour de l’autre, fixaient celui-ci avec une joie magnifique, mais tranquille et sûre. C’était lui ! C’était celui qu’elle croyait perdu ! et qu’elle avait osé chercher sur le visage de l’autre, et qu’elle n’avait pas retrouvé sur le visage de l’autre, ce dont elle avait accusé, pendant des jours et des nuits, sa pauvre folie !

Quant à celui que, jusqu’à la dernière minute, je n’avais pu croire coupable, quant à l’homme farouche qui, dévoilé et traqué, voyait soudain se dresser en face de lui la preuve vivante de son crime, il tenta encore un de ces gestes qui, si souvent, l’avaient sauvé. Entouré de toutes parts, il osa la fuite. Alors nous comprîmes la