Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/459

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moments. Et moi-même, je me rappelai ― ce qui acheva de me rassurer ― l’aventure d’un de mes bons amis, le journaliste L…, qui, venant de se battre en duel avec le musicien V… se désespérait sur le terrain d’avoir tué son adversaire d’une balle en pleine poitrine, sans que celui-ci ait eu même le temps de tirer. Soudain le mort se souleva et logea dans la cuisse de mon ami une balle qui faillit entraîner l’amputation et qui le retint de longs mois au lit. Quant au musicien qui était retombé dans son coma, il en sortit le lendemain pour aller faire un tour sur le boulevard. Lui aussi, comme Darzac, avait été frappé au sternum[1].

Comme nous finissions de panser Darzac, le père Jacques vint fermer sur nous la porte du salon qui était restée entr’ouverte et je me demandais la raison qui avait bien pu pousser le bonhomme à prendre cette précaution, quand nous entendîmes des pas dans le corridor et un bruit singulier comme celui d’un corps que l’on traînerait sur un plancher… Et je pensai à Larsan, et au sac du « corps de trop », et à Rouletabille !

Laissant Arthur Rance aux côtés de M. Darzac, je courus à la fenêtre. Je ne m’étais pas trompé ;

  1. Historique.