Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/460

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et je vis apparaître dans la cour, le sinistre cortège.

Il faisait alors presque nuit. Une obscurité propice entourait toute chose. Je distinguai cependant Walter que l’on avait mis en sentinelle sous la poterne du Jardinier. Il regardait du côté de la baille, prêt, évidemment, à barrer le passage à qui éprouverait alors le besoin de pénétrer dans la Cour du Téméraire…

… Se dirigeant vers le puits, je vis Rouletabille et le père Jacques… deux ombres courbées sur une autre ombre… une ombre que je connaissais bien et qui, une nuit d’horreur, avait contenu un autre corps… le sac semblait lourd. Ils le soulevèrent jusqu’à la margelle du puits. Alors je pus voir encore que le puits était ouvert… oui, le plateau de bois qui le fermait d’ordinaire avait été rejeté sur le côté. Rouletabille sauta sur la margelle, et puis entra dans le puits… Il y pénétrait sans hésitation… il semblait connaître ce chemin. Peu après il s’enfonça et sa tête disparut. Alors le père Jacques poussa le sac dans le puits et il se pencha sur la margelle, soutenant encore le sac que je ne voyais plus. Puis il se redressa et referma le puits, remettant soigneusement le plateau et assujettissant les ferrures, et celles-ci firent un bruit que je me rappelai soudain, le bruit qui m’avait tant intrigué le soir où, avant la décou-