Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/54

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de la cheminée et d’une pendule. Il faisait là-dedans assez sombre.

En entrant dans cette pièce, Rouletabille se découvrit avec un de ces gestes de respect et de recueillement que l’on n’a, à l’ordinaire, qu’en pénétrant dans un endroit sacré. Il était devenu très rouge, s’avançait à petits pas, très embarrassé, roulant sa casquette de voyage entre ses doigts. Il se tourna vers moi et, tout bas, plus bas, plus bas encore qu’il ne m’avait parlé dans la chapelle…

— Oh ! Sainclair ! le voilà, le parloir !… Tenez, touchez mes mains, je brûle… je suis rouge, n’est-ce pas ?… j’étais toujours rouge quand j’entrais ici et que je savais que j’allais l’y trouver !… Certainement, j’ai couru… je suis essoufflé… je n’ai pas pu attendre, n’est-ce pas ?… Oh ! mon cœur, mon cœur qui bat comme quand j’étais tout petit… Tenez, j’arrivais ici… là, là !… à la porte, et puis je m’arrêtais, tout honteux… Mais j’apercevais son ombre noire dans le coin ; elle me tendait silencieusement les bras et je m’y jetais, et tout de suite, en nous embrassant, nous pleurions !… C’était bon ! C’était ma mère, Sainclair !… Oh ! ce n’est pas elle qui me l’a dit ; au contraire, elle, elle me disait que ma mère était morte et qu’elle était une amie de ma mère… Seulement, comme elle me disait aussi