Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/65

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― c’était le nom qu’elle avait donné ― pour qu’elle vînt le chercher. L’enfant ne répondit point et se laissa reconduire dans la petite chambre où il avait été confiné. Le lendemain, on l’y chercha en vain. Il s’était enfui. Il avait réfléchi que le principal à qui il avait été confié depuis les plus tendres années de son enfance ― si bien qu’il ne se rappelait guère d’une façon un peu précise d’autre cadre à sa petite vie que celui du collège ― s’était toujours montré bon pour lui et qu’il ne le traitait de la sorte que parce qu’il croyait à sa culpabilité. Il n’y avait donc point de raison pour que la Dame en noir ne crût point, elle aussi, qu’il avait volé. Passer pour un voleur auprès de la Dame en noir, plutôt la mort ! Et il s’était sauvé, en sautant, la nuit, par-dessus le mur du jardin. Il avait couru tout de suite au canal dans lequel, en sanglotant, après une pensée suprême donnée à la Dame en noir, il s’était jeté. Heureusement, dans son désespoir, le pauvre enfant avait oublié qu’il savait nager.

Si j’ai rapporté assez longuement cet incident de l’enfance de Rouletabille, c’est que je suis sûr que, dans sa situation actuelle, on en comprendra toute l’importance. Alors qu’il ignorait qu’il était le fils de Larsan, Rouletabille ne pouvait déjà songer à ce triste épisode sans être déchiré par l’idée que la Dame en noir