Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/91

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voulais pas, l’événement étant trop horrible, ensuite parce que j’avais le devoir, sous peine de voir Mathilde redevenir folle, de faire celui qui n’y croyait pas ! Est-ce que Larsan n’était pas mort, et bien mort !… En vérité, je le croyais comme je le lui disais, et il ne faisait point de doute pour moi qu’il n’y avait eu dans tout ceci qu’un effet de glace et d’imagination. Je voulus naturellement m’en assurer et je lui offris d’aller immédiatement avec elle dans son compartiment pour lui prouver qu’elle avait été victime d’une sorte d’hallucination. Elle s’y opposa, me criant que ni elle, ni moi, ne retournerions jamais dans ce compartiment et que, du reste, elle se refusait à voyager cette nuit ! Elle disait tout cela par petites phrases hachées… elle ne retrouvait pas sa respiration… elle me faisait une peine infinie… Plus je lui disais qu’une telle apparition était impossible, plus elle insistait sur sa réalité ! Je lui dis encore qu’elle avait bien peu vu Larsan lors du drame du Glandier, ce qui était vrai, et qu’elle ne connaissait pas assez cette figure-là pour être sûre de ne s’être point trouvée en face de l’image de quelqu’un qui lui ressemblait ! Elle me répondit qu’elle se rappelait parfaitement la figure de Larsan, que celle-ci lui était apparue dans deux circonstances telles qu’elle ne l’oublierait jamais, dût-elle