Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/115

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sée ! Je viens du reste de la céder au prince de Transalbanie qui va épouser ma pupille. Je vous la recommande tout particulièrement.

— Je m’en charge, monsieur Supia. Vous pouvez dormir tranquille. J’ai mon plan !

Arrivé au quatrième étage, M. Supia, avant de quitter Titin pour rentrer chez lui, lui montra un petit en-cas qu’il avait disposé à son intention sous le dernier comptoir de quincaillerie… Il y avait un demi-poulet, un fromage, un pain, une bouteille de vin et un petit flacon de « branda ».

— Vous aurez là de quoi vous soutenir, lui dit-il, si vous vous sentez en appétit ou si vous avez besoin de vous réchauffer. Êtes-vous armé ?

— Jusqu’aux dents, maintenant ! répliqua le jeune homme avec un gros rire…

— Chut ! fit encore l’autre, qui n’avait pas compris, soyez prudent et si, demain, vous tenez votre promesse…

— Pouvez-vous en douter, monsieur Supia ?

— Hélas ! oui, j’en doute !… On m’a fait tant de promesses !…

— Soyez sans crainte. Vous aurez votre Hardigras demain matin au plus tard, bonsoir la compagnie !…

— Eh ! Vous ne partirez point comme cela sans avoir vu ma nièce !…

— Je l’ai vue, monsieur Supia, je l’ai vue tout à l’heure, quand elle faisait son entrée au Casino, au bras de son futur époux !… Que voulez-vous que le pauvre Titin ait affaire maintenant avec une princesse !… Tenez, je lui ferai cadeau de Hardigras ! Ce sera mon cadeau de noces !…