Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/132

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plus un petit bout de crayon de rien du tout…

— M. l’inspecteur des finances ! proposa Giaousé. Les chiffres, c’est les chiffres, mais les sous, c’est les sous !… Je vous aiderai à compter !…

— À cette heure, il doit être encore au café de « Provence et Pérou réunis », à attendre la recette du jour, fit Titin.

— Non ! il m’a dit qu’il aurait la caisse de bonne heure et qu’on pouvait l’attendre !…

— Le voilà !… annonça Babazouk.

— « Ciaô ! Le Budeù ! » (Salut ! Le Budeu ! ) lui fit Titin, avance ici que je te présente à MM. Souques et Ordinal, deux de nos gloires parisiennes qui tiennent absolument à connaître tes petits talents !…

L’inspecteur des finances des entreprises Titin salua fort dignement. Sa tenue ne se différenciait guère de celle du chef de la comptabilité. Seulement, au lieu d’apporter des livres comme Gamba Secca, il brinqueballait deux sacs de toile à la panse bien remplie, qu’il jeta tout de go sur le bureau-tonneau de M. le directeur et qui rendirent un son métallique.

— Toujours « portant » (bien portant), Titin ? s’enquit fraternellement le Budeù. Ça ne sera donc rien que cette maladie ? Je me disais aussi : Ce n’est pas un garçon à espirer (expirer) si jeune, diable !

— Es-tu content des affaires ? demanda Titin.

— Eh ! nous avons fait le mois dernier plus du quart du précédent ! Tu n’es pas en « estase » ?

— Si ! si ! je suis en « estase » ! mon bon Bedon, en « estase estrême » !

— Eh bien ! pour moi, ce sera aussi un coup