Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/157

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— Non ! Non ! Il n’était pas venu pour cela ! Titin-le-Bastardon n’allait point se présenter en mendiant, bien sûr ! il était venu pour une autre affaire ! Et s’il perdait du coup Toinetta, s’il en mourait et peut-être – il faut tout prévoir – sur l’échafaud, du moins ce serait le front haut et plein d’honneur qu’il quitterait cette vallée de misère comme un vrai Bastardon !…

Ce fut heureux pour Menica qu’il ne se présentât point dans le moment aux coups vengeurs du Bastardon, car celui-ci, en pénétrant dans le bazar, avait si bien réussi à s’exalter sur son devoir filial qu’il eût expédié en un tournemain ce premier « païre » pour qu’il n’en fût plus question et qu’il eût tout le loisir de penser sans plus tarder aux deux autres !…

Le Bastardon eut là l’occasion d’apprendre que son premier « païre », qui n’avait pas réussi dans les pipes, était allé, après avoir vendu son fonds, s’installer marchand de vin en gros à Montpellier !…

Muni de ces renseignements, Titin s’en fut à Montpellier, où il sut que son premier « païre », n’ayant pas encore réussi comme marchand de vin en gros avait été réduit à acheter à Cette un petit débit où il le vendait au détail. Il s’en fut à Cette, où il apprit que M. Menica s’était mis à boire au détail le vin destiné aux clients, il lui était arrivé quelques fâcheuses aventures qui l’avaient forcé à quitter le pays.

Et il était retourné à Marseille, où il avait loué un coin sur les quais pour y débiter des