Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/176

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que de vous que nous devenions une paire d’amis !…

De plus, j’ai pris sur vous, monsieur, quelques renseignements, ils sont fâcheux ! Laissez-moi continuer, je vous en prie !… Vous êtes tout à fait à la cote après avoir ruiné quelques-unes de vos maîtresses ! Vous vivez en ce moment aux crochets de la comtesse d’Azila, c’est votre affaire !… Tout de même, vous n’êtes pas un très joli monsieur. Eh bien ! malgré tous ces précédents déplorables, je consentirais à ne point vous enlever tout à fait mon estime si vous renonciez à un projet qui cache une dernière turpitude et où certainement vous vous êtes laissé entraîner par les combinaisons criminelles d’un homme que je méprise encore plus que vous ! J’ai parlé de M. Supia. Comprenez-moi bien, monsieur Hippothadée, si je vous parle de cette affaire, c’est qu’elle m’intéresse !… Je connais depuis sa plus tendre enfance Mlle Agagnosc, qui m’a fait l’honneur, de me continuer son amitié. Elle a perdu ses parents toute jeune et n’est pas heureuse chez les Supia… Elle l’est si peu, monsieur, que pour sortir de chez ces gens-là, elle consent à se marier avec vous ! Vous ou un autre, ça lui est égal. Elle ne vous connaît pas. Mais moi, monsieur, je vous connais !

— Vous me preniez tout à l’heure pour mon frère !…

— Je continue. Je sais le pauvre sire que vous êtes !… Eh bien ! moi, qui me considère un peu comme le frère de lait de Mlle Agagnosc, je viens vous dire : ce mariage ne se fera pas et je viens vous demander, si vous voulez