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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/20

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II

Où le nouveau service de nuit de M. Hyacinthe Supia se fait fort à son tour d’arrêter Hardigras et ce qu’il en advient. —


Par on ne sait quel sortilège, tout le personnel se trouva au courant, dès le lendemain des incidents de cette nuit tragi-comique. Le désordre dans lequel les employés retrouvèrent leurs rayons attestait le zèle funeste qui avait animé le « boïa » dans cette poursuite de l’Insaisissable. L’histoire de ronflement, dont cependant M. Hyacinthe ne s’était vanté à personne, eut un succès tout particulier. Ah ! ce « diaou » de Hardigras en avait de bien bonnes ! Sans compter que le patron lui devait une fière chandelle ! Sans lui, la « Bella Nissa » ne serait plus que cendres.

Hardigras commençait à faire figure de héros.

Les petits commerçants du quartier, à qui il avait envoyé, avec sa carte, les employés chassés par le « boïa », s’étaient arrangés pour donner du travail à ses protégés. On ne voulait faire à Hardigras nulle peine. Quand on rapporta le fait à M. Hyacinthe celui-ci jura que toute la vieille ville aurait bientôt lieu de s’en repentir et qu’il aurait raison de ce fantoche et de ceux qui se faisaient ses complices.