Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/205

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l’eussent demandé, par une auto de louage commandée la veille (à cette époque, le maire de Nice ne disposait pas encore d’une auto municipale)…

Leurs velléités de protestations s’étaient calmées devant les dispositions malveillantes de deux inconnus savamment camouflés qui s’étaient engouffrés dans l’auto derrière eux. Enfin ces protestations avaient cessé tout à fait quand ils avaient été assurés qu’il ne s’agissait que de faire honneur à une magnifique truite au bleu. Ce cabanon, fermé depuis quelque temps, semblait ne s’être ouvert que pour eux et devait, au surplus, reprendre son visage de bois le lendemain.

M. Ordinal fut délivré, lui aussi, et put enfin sortir de ce petit coin de la maison Camousse où Pistafun l’avait si facétieusement enfermé… Seulement, il était furieux ! C’est qu’il n’avait point, pour être consolé, les mêmes raisons que M. le maire et son adjoint.

Il n’y avait que la mariée que l’on ne retrouvait point.

Un enlèvement aussi audacieux, un attentat aussi cynique à la liberté d’honorables magistrats allaient mettre en branle tout l’appareil de la justice.

On commença par coffrer Pistafun.

Enfin, Titin, qui était tranquillement retourné à la Fourca après ces sensationnels événements, reçut une invitation à se présenter le lendemain à la police d’État, d’ordre de M. le commissaire central.

L’un des plus effroyables drames qui soient inscrits aux annales judiciaires allait commencer…