Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/220

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— Vous êtes dur, Bezaudin !… Vous étiez moins dur pour Hardigras ! Enfin, vous voyez ce qui s’est passé… Tout ça, c’est des représailles !…

— Des reprises ! fit Bezaudin.

— C’est vous qui parlez ainsi, monsieur ! Vous qui représentez la loi !…

— Non ! Ce n’est pas moi qui parle, certes ! Mais c’est Titin… En admettant toujours que Titin soit Hardigras !

— Finissons-en !… Voulez-vous dire à Titin que s’il me restitue ce qu’il m’a pris et s’il prend l’engagement auprès de vous de cesser cette mauvaise plaisanterie de Hardigras, je rends à la mère Bibi ses terres… Ce sera un jeu pour vous de mener à bien cette petite affaire. Puis-je compter sur vous ?

— Monsieur Supia, je répéterai à Titin notre conversation et j’espère que nous n’aurons tous qu’à nous en louer.

Ce soir-là, à six heures, toute la famille Supia et le prince Hippothadée se trouvaient réunis dans le cabinet du directeur de la « Bella Nissa ».

Les deux hommes attendaient impatiemment l’arrivée d’Antoinette. Mme Supia et Caroline étaient plus calmes : cette dernière surtout n’avait aucune hâte de voir revenir la future princesse de Transalbanie. Et nous ne risquerions guère de nous tromper en imaginant, qu’au fond du cœur de Caroline, il y avait un espoir… l’espoir que Titin garderait définitivement sa Toinetta pour lui…

Enfin le timbre de la porte d’entrée retentit et on entendit presque aussitôt la domestique qui s’écriait :