avait vu une dernière fois M. Supia et ses paroles avaient été si réconfortantes, il paraissait si sûr de son affaire que le « boïa » en avait conçu quelque espoir.
Cette nuit-là se passa donc, pour le patron, dans le calme.
Cependant, à huit heures, étonné d’être sans nouvelles, il descendit dans les magasins.
Il fut tout de suite fâcheusement impressionné par quelques propos d’employés qui, au lieu de s’occuper de l’étalage, s’esbaudissaient entre eux en se montrant une pauvre petite bannière en méchant papier qui avait pris la place de la glorieuse oriflamme et sur laquelle on pouvait lire : « La vôtre fera bien mieux mon affaire ! Je n’aurai qu’à changer l’M en H. Merci ! »
M. Hyacinthe Supia crut qu’il allait étouffer. C’est tout juste s’il eut la force d’appeler, d’une voix rauque, le chef du personnel !… Un employé supérieur accourut et lui annonça d’une voix lamentable qu’il fallait renoncer ce matin-là à voir M. le chef du personnel…
— J’espère, ajouta-t-il, que M. le directeur pourra l’interroger cet après-midi, en tout cas il ira certainement mieux demain matin !…
— Que lui est-il donc arrivé ? Il est malade ?
— Oui, monsieur le directeur, bien malade… mais ce ne sera pas grave !
— En ce cas, je veux le voir tout de suite !…
— Je supplierai monsieur le directeur de ne pas insister !… M. Sébastien Morelli n’est pas présentable !…
— Comment ! pas présentable ?
— Monsieur le directeur ! nous ne vous cacherons pas plus longtemps la vérité !… On a