Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/232

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— Non ! elle n’était pas « soublime » ni pour moi, ni pour lui !

— Oh ! elle était pleine dé les plus beaux sentiments… on devinait tout dé souite à qui l’on avait affaire !… oune grand, oune noble cœur !… on ne se trompait pas, monsiou Titin.

— Eh ! bien, passons… où voulez-vous en venir ?

— Son Altesse a écrit à Nice, à son consoul, pour avoir des renseignements, vous comprenez ?

— Parfaitement !

— Ils ont été magnifiques, les renseignements !… Lé consoul a raconté au prince… toute la fameuse histoire de Hardigras dont parlé toute la ville !…

— Hardigras ! connais pas ! lui jeta Titin de plus en plus méfiant…

Et il se dit : « Toi, mon vieux, tu dois m’être envoyé par les nommés Souques et Ordinal… mais tu perds ton temps ! »

— Vous né connaissez pas Hardigras ! s’exclama l’étranger… et il éclata de rire.

— Je crois, monsieur, dit Titin, que cette plaisanterie a assez duré !

— Mais ce n’est pas ouné plaisanterie !… Ne parlons pas dé Hardigras, pouisque cela vous déplaît, monsiou Titin ! Parlons de vous !… Zé vous souis envoyé par l’ouné des plus grands princes de la terre, par lé seigneur Marie-Hippothadée qui va être prochainement proclamé roi de Transalbanie et, de ce trône, vous hériterez peut-être un zour, car le seigneur prince votre père à qui vous avez écrit vous veut le plou grand bien et m’a