Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/233

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sarzé, moi, lé plous infime dé ses serviteurs, de vous faire savoir qu’il n’aura plou aucune bonhour sour terre, tant qu’il né vous aura pas reconnou et fait de vous, « monseigneur », l’héritier de son nome et de ses biens qui sont immensissimes !

Titin le laissait aller, passablement ahuri et ne sachant plus que penser…

Était-il vrai que ce mirifique inconnu fût vraiment l’envoyé du prince, son troisième païre, dont il avait, à tout hasard, sollicité l’intervention dans l’affaire du mariage de Toinetta ? C’était bien possible, après tout ! N’importe ! Il ne s’attendait pas à cela !… Il ne pensait même plus à la lettre qu’il avait envoyée quand cet homme venait tout de go lui déclarer que son troisième païre voulait bien s’intéresser à un fils dont, quelques semaines plus tôt, il ignorait encore l’existence.

L’inconnu s’était nommé et ce n’était pas rien ! « Odon Odonovitch, comte Valdar, seigneur de Metzoras, Trikala, et autres lieux » et il tendait à Titin un grand pli cacheté aux armes de Transalbanie.

Titin prit la missive et lut sur l’enveloppe :

« À Monsieur Titin-le-Bastardon,

La Fourca-Nova,
Alpes-Maritimes (France). »

Il décacheta et lut :

« Marie-Hippothadée de Transalbanie à son fils.

« Mon cher enfant, c’est avec une joie que je n’attendais plus du ciel que j’ai appris votre existence. Je désespérais de m’éteindre sans progéniture mâle, je veux que toute la