Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/242

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La lettre lue, le consul dit en s’inclinant :

— C’est bien là l’écriture du prince Marie. C’est bien là sa signature.

Titin s’excusa auprès du consul, le remercia et fut reconduit, avec tous les honneurs réservés à un aussi illustre bastardon !…

Ils remontèrent dans l’auto.

Maintenant Titin faisait les plus agréables réflexions sur cette aventure inouïe qui allait bouleverser sa vie.

Sans doute, pour des raisons politiques, comme l’expliquait son troisième « païre », devait-il cacher encore la splendeur de son origine, mais la lettre du prince Marie et le portefeuille d’Odon Odonovitch constituaient un commencement d’exécution dans la réparation de son infortune qui lui permettait tous les espoirs.

De plus, la personnalité d’Odon Odonovitch lui devenait sympathique. S’il n’avait dépendu que de ce brave gentilhomme, la vérité eût éclaté avant l’heure fixée par le destin et par la prudence de l’aîné des Hippothadée. Son désintéressement était sans exemple. Pauvre, dans un pays étranger, il apportait fidèlement à Titin une somme assez importante en même temps que tous les bienfaits de la richesse.

Titin en était là de ses réflexions quand l’auto — une auto de louage, mais de grande marque — s’arrêta, promenade des Anglais, devant un immeuble qui n’était pas inconnu de lui.

— Ici est l’appartement, fit Odon Odonovitch.

Et à la grande stupéfaction de l’héritier de Transalbanie, le comte le conduisit à l’étage