Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/247

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king, leurs escarpins vernis et leur science du shimmy.

L’aventure de Titin ne paraissait pas plus extraordinaire que les autres, bien qu’on en ignorât les dessous. Certains se disaient bien qu’il devait y avoir une histoire de païre là-dessous, mais on n’était sûr de rien. Il convenait simplement de se réjouir, puisque Titin était dans la joie.

Sa transformation en homme du monde s’était accomplie de la façon la plus naturelle et avec une stupéfiante rapidité. Il n’avait pas été en retard pour les manières et pour l’air qu’il faut apporter dans une pareille affaire.

On avait connu Titin gamin insouciant vivant au jour le jour, se contentant des bienfaits de l’heure qui passe sans se préoccuper de la pitance du lendemain, et c’était le fils de Gianelli ; on avait vu Titin, honorable commerçant faisant prospérer l’ingénieuse entreprise des « kiosques du Bastardon » et c’était le fils de Papajeudi ! C’était le tour maintenant de Titin, fils du grand Hippothadée, de se montrer.

Et il se montrait ! Son ambition, vite dépassée, avait été d’abord d’égaler par sa tenue et son chic mondain les gentilshommes à monocle qu’il voyait toujours tendant la main à Toinetta quand celle-ci, certain soir, descendait d’auto devant le casino municipal.

Ah ! si elle le voyait maintenant ! Mais il la cherchait en vain dans les milieux de luxe où Hippothadée, heureusement, ne la chaperonnait plus !…

Elle restait tout à fait invisible. Supia avait établi autour d’elle une surveillance plus étroi-