Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/251

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ne tenait point à passer pour de petits bourgeois sans crédit.

— Ce qui nous permettra, expliquait-il, d’avoir une bourse de jeu, chose absolument indispensable dans la situation de monseigneur !

— Je ne joue jamais ! Je vous l’ai déjà dit, Odon ! protestait Titin.

— Aussi on en zaze. Je ne dis point à monseigneur de faire des folies, mais encore doit-il montrer en jetant quelques petites sommes sur le tapis qu’il ne tient point à l’arzent.

— « Non ti mettre a gieuga, se non vuas pericola ! »

— Vous dites ?

— Je dis : Ne te mets pas à jouer si tu ne veux pas te mettre en péril.

— Que monseigneur me permette de lui dire que ze croyais sa sazesse plus larze ! Monseigneur étonnera bien son vénéré père… qui heureusement n’en saura rien !… Enfin nous parlerons de cette petite çose quand l’arzent de monseigneur arrivera.

Mais il n’arrivait pas, l’arzent ! Titin et Odon vivaient de plus en plus luxueusement à crédit, gardant précieusement les quelques billets qui leur restaient dans le portefeuille. Et les premiers jours du mois étaient passés !… Et les fournisseurs commençaient à montrer les dents !…

Certains devinrent même tellement insupportables que Titin les renvoya brutalement d’où ils venaient, sans les faire passer par l’ascenseur.

Cependant, il était profondément humilié. De mauvais bruits couraient, sans doute répandus perfidement par Hippothadée-Vladi-