Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/250

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

C’est là qu’il montrait qu’il n’était pas fier et que Titin nouveau riche n’avait pas changé ! Quelles effusions ! Quelle liesse !… Toutes ces demoiselles en étaient littéralement folles, mais Nathalie, en le voyant si beau, pleurait comme une dinde ! Il devait l’embrasser à tour de bras pour la consoler !…

Giaousé lui aussi était triste.

— Tu vas nous oublier ! gémissait-il.

Mais Titin embrassait aussi Giaousé en lui disant :

— Oh ! mon « Gê », j’aimerais mieux me couper la main. Tu sais si je t’aime ! En quelque pays que l’on m’emmène, je t’emmènerai.

— Et moi ? soupirait Nathalie.

— Et toi aussi ! faisait Titin, il est écrit que la femme doit suivre son mari !

— Par les saints archanges ! murmurait à part lui le bon Odon, je le crois bien ! Il aime au moins autant cette Nathalie que son Giaousé !… Allons, allons, nous aurons un bon règne !

Avant de quitter la Fourca, Titin eut encore l’occasion de rendre quelques « jugements de blec » qui mirent le comble à l’enthousiasme d’Odon pour le futur roi de Transalbanie.

Nous n’étonnerons personne en disant qu’à ce train, le portefeuille transalbanien se dégonflait à vue d’œil. Bien entendu, aucun fournisseur n’était payé et il y avait des notes en souffrance dans tous les palaces de la côte. Mais tout cela n’allait-il pas être réglé au commencement du mois prochain avec les fonds expédiés de Transalbanie ? À ce propos même, Odon avait fait entendre qu’il serait plus correct de laisser quelques notes en retard si l’on