comte, qui n’avait plus un sou, et qui le vit venir en souriant.
Titin lui eût flanqué des gifles s’ils avaient été seuls.
— Décavé, n’est-ce pas ? fit Titin qui bouillait.
— Mon Dieu, oui, monseigneur ! Z’avais cependant si bien commencé.
— Taisez-vous, gronda Titin, farouche. Vous ne savez pas à qui vous avez affaire ! Je vais vous apprendre, moi, ce que c’est que Titin-le-Bastardon !
— C’est mon prince ! C’est l’héritier de mon roi ! Ma vie lui appartient !
— Possible, siffla Titin, en le poussant devant lui d’un geste brutal dont il ne fut pas le maître, mais mes fonds, à moi, ne vous appartiennent pas !
— Quels fonds, monseigneur ?
— Vous le savez bien.
— L’arzent de Transalbanie… Mais il n’est pas arrivé, monseigneur ! Oh ! pour cet argent-là, vous pouvez être tranquille : il est sacré !… Zé l’aurais apporté tout de souite à monseigneur, cet arzent-là ! Monseigneur ne connaît pas encore Odon Odonovitch, comte de Valdar, seigneur de Vistritza, Meteoras, Trikala…
Mais alors, avec quoi donc avez-vous joué ? demanda Titin, stupéfait.
Zé vais vous le dire donc ! Monseigneur !… Monseigneur m’avait donné oune idée, hier, avec le mobilier magnifique qui n’est pas encore payé ! Monseigneur disait : « Si l’on ne paie pas le marchand il reprendra son mobilier ! » J’ai pensé qu’il ne fallait pas attendre qu’il reprît le mobilier, et zé l’ai vendou !