Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/264

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à ce marçand soixante-quinze mille francs, zé reste propriétaire du mobilier.

— Ah ! oui, fit Titin, soixante-quinze mille francs. Mais vous perdez quinze mille francs du coup !

— Est-ce qué monseigneur né comprendrait pas ? C’est le marçand qui perd quarante-cinq mille francs, puisque le mobilier il en vaut cent vingt mille !

— Oui, oui, oui. Oh ! c’est très fort ! Très belle opération ! Compliments !

— N’est-ce pas, monseigneur ? D’autant plous que pendant ces quinze jours-là mon acheteur ne peut pas toucher au mobilier qui m’appartient mais qui reste aussi le gaze du premier vendeur. Ce qui aurait pu entraîner quelques petits désagréments. D’ici quinze jours nous aurons reçu l’arzent, et alors nous serons les maîtres de la situation.

— Oui, les maîtres de payer !

— Nous paierons si nous voulons, monseigneur, car comme zé lé disais à monseigneur, on peut toujours laisser partir ce mobilier-là et en raceter un autre encore plous magnifique !

— Écoutez, comte ! fit Titin, si vous le voulez bien, c’est moi qui m’occuperai désormais de mes affaires !

— Comme monseigneur voudra ! Monseigneur est libre d’enrichir les fournisseurs et de se rouiner !…

— Vous aviez eu pourtant un bon mouvement, Odon, ce matin, quand vous avez commencé à payer ce bijoutier !

— Ah ! monseigneur sait ! Cela ne m’étonne pas. Cé Nathan-Lévy est d’un bavard !… Z’y