Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/266

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La fin de cette conversation avait lieu dans l’auto qui les ramenait à Nice.

— Cette auto, demanda Titin, c’est toujours votre auto d’hier ?

— Toujours, monseigneur.

— Vous l’avez payée ?

— Non, monseigneur, je ne l’ai pas payée !

— Et alors, quand nous allons être arrivés, comment la paierez-vous ? Je vous avertis que je ne veux aucun scandale devant moi !… fit Titin, le sourcil froncé.

— Ze n’ai pas à la payer, puisque nous la gardons !…

— Nous la gardons ?

— Mais certainement, monseigneur… Pour aller à Monte-Carlo. D’ailleurs nous voici arrivés. Que monseigneur monte s’habiller ! Dans ouné demi-heure, ze serai auprès de loui !…

Titin sauta de l’auto et sans vouloir savoir ce qui se passait derrière lui pénétra dans le palace et se réfugia dans l’ascenseur.

Une demi-heure plus tard, comme le comte l’avait annoncé, celui-ci pénétrait dans le petit salon et étalait aux yeux éblouis de Titin neuf mille sept cent vingt-cinq francs cinquante centimes !…

— Où avez trouvé cela ? demanda Titin complètement ahuri.

— Eh ! monseigneur ! Odon Odonovitch garde toujours une poire pour la soif ! La poire, aujourd’hui, c’était le bizoutier que j’ai payé ce matin !… Zé loui ai rendou uné pétite visite tout à l’heure… Il m’a presque mis dé forcé dans ma poché ouné écrin avec ouné épingle de cravate merveilleuse ! Oune brillanté grosse comme ouné petite noisette… Ze