Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/275

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tres faïenceries qui avaient, à l’envi, concouru à décorer les salles et les murs d’un appartement que personne n’avait jamais habité et dont les locataires d’un jour ne semblaient s’être succédé, sur le papier, que pour permettre à Odon et au noble Bastardon, par le crédit qu’ils en tiraient, d’écumer tous les palaces…

Enfin, comme le gage qu’ils laissaient derrière eux, nous voulons dire : comme l’unique souvenir palpable de leur paysage était un mobilier dont chacun (authentiques documents en main) prétendait être le propriétaire privilégié, il en résulta une véritable mobilisation de la gent chicanière, avocats, procureur, avoués, huissiers et tous autres gratte-papier timbré qui furent à peu près les seuls à retrouver leurs épingles dans cette botte de foin. Nous répétons : à peu près, car M. Hyacinthe Supia, comme il sera démontré par la suite, n’était homme à laisser sa part à personne.

Le tumulte qui s’éleva autour de cette affaire n’était point à l’honneur de Titin. Beaucoup en eurent de la peine mais nulle part il n’y eut un chagrin aussi profond que dans le cœur de Mlle Agagnosc.

La pauvre Toinetta avait pleuré plus d’une fois en secret en apprenant les frasques de son chevalier.

Elle n’ignorait rien des magnifiques galas qu’il présidait entre une illustre danseuse et quelques filles de mauvaise vie. Devant les autres, elle criait à la calomnie et souvent elle fit taire Hippothadée. Mais celui-ci ne se lassait point.

Après l’aventure du mariage manqué et le