Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/276

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retour en révolte de Toinetta, le « boïa » avait dit à Hippothadée :

— Soyons patients. Les noces ne sont qu’ajournées, car, si vous n’êtes pas le dernier des imbéciles, vous trouverez bien le moyen de la dégoûter de Titin !

Hippothadée n’avait plus pensé qu’à cela… D’autant que les circonstances l’avaient merveilleusement servi.

Le scandale était à son comble ; Titin n’osait plus se montrer. Au Palais, maître Chicanot criait à l’escroquerie !… Il paraissait bien que le Bastardon, déchu de toute sa gloire, n’avait plus, pour le défendre, que la malheureuse Toinetta. Hardigras lui-même semblait l’avoir abandonné.

— Que voulez-vous ? expliquait Hippothadée… ce pauvre garçon est devenu fou ! Un chevalier d’industrie que je connais bien car il m’a fait beaucoup de mal, et c’est l’âme damnée de mon frère, cet Odon Odonovitch lui a dit : « Tu es prince ! Tous les espoirs te sont permis ! En attendant, tu n’as rien à te refuser ! » Titin, qui n’a point l’habitude du monde, a cru à cette fable ou a fait semblant d’y croire, mais c’est Odon Odonovitch qui en a profité pour ne rien se refuser à lui-même ! »

« Tout de même ils étaient faits pour s’entendre, les gaillards ! continuait Hippothadée, et Titin n’a pas été à l’école, c’est une justice à lui rendre !… Du jour au lendemain, il a su tout oublier ! Après « les demoiselles de la Fourca » sont venues les reines du dancing ! et soyez sans crainte, il est moins à plaindre qu’on ne pourrait le croire. Car, il retrouvera à la Fourca des consolations, en