Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/299

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l’on me voie fuir ! Nathalie, quoi qu’il arrive, je n’oublierai jamais ce que tu viens de me dire ! Si je n’aimais pas Toinetta, je t’aimerais, Nathalie !…

— Hélas ! fit-elle. Je ne vaux guère, mais merci tout de même, Titin !

On ouvrait la porte du corridor.

— Ne bouge pas ! fit Titin qui avait recouvré son sang-froid. Reste assise comme tu es là. ! Pourquoi essuies-tu tes yeux ? Tu as bien le droit de pleurer !

Des coups furent frappés à la porte de la chambre, en face : « Ouvrez au nom de la loi ! »

Une porte fut ouverte, refermée. Titin alla lui-même ouvrir la porte du salon où Nathalie et lui-même se trouvaient. Le commissaire du quartier, M. Galavard, salua et montra son écharpe. Derrière lui on apercevait le Babazouk, la Tulipe, Sixte Pastorelli et le Bolacion. Titin considérait tout ce monde sans émoi.

— Messieurs, leur dit-il, avancez donc ! Vous allez peut-être nous faire l’honneur de nous expliquer ce que nous sommes venus faire ici !…

Le commissaire examinait toutes choses autour de lui, constatait l’ordre qui régnait dans la salle, la tenue décente de ceux qui l’occupaient, et, se tournant vers Giaousé qui se dissimulait assez sournoisement derrière lui, lui soufflait à mi-voix :

— M’est avis que vous vous êtes trop pressé !

Puis s’adressant à Nathalie :

— Madame, j’ai été requis par votre mari ici présent, le nommé Giaousé dit le Babazouk, pour constater le délit d’adultère.