sont deux inspecteurs de la Sûreté générale que M. le commissaire central a fait venir de Paris pour arrêter deux rats d’hôtel des plus dangereux qui opèrent en ce moment sur la Côte d’Azur… mission difficile, car ces bandits n’hésitent pas à faire usage de leurs armes quand ils se trouvent serrés de trop près. Avant de venir ici, ils avaient déjà une vingtaine de cambriolages et trois meurtres sur la conscience. Vous comprenez qu’à côté de ces bandits votre Hardigras fait bien petite figure. MM. Souques et Ordinal l’arrêteront par-dessus le marché, histoire de se faire la main.
— Ah ! monsieur le commissaire, puissiez-vous dire vrai !
— Surtout, ne vous occupez plus de rien… Ce soir même, ces deux inspecteurs assureront le service de nuit de la « Bella Nissa ». Et ce sera bien le diable si demain matin nous n’avons pas du nouveau !
Le lendemain, en effet, il y eut du nouveau !
Et voilà ce que l’on racontait dès six heures sur le cours Saleya, autour des tables et des tentes qui se dressaient dans la première pagaïe du marché.
Les deux fameux inspecteurs de la Sûreté, MM. Souques et Ordinal, qui devaient arrêter Hardigras, avaient été attaqués ce soir-là dans les magasins de la « Bella Nissa » par deux brigands armés qui s’étaient jetés tout à coup devant eux et allaient leur faire un mauvais parti quand deux coups de feu tirés par on ne sait qui avaient étendu à leurs pieds leurs agresseurs, grièvement blessés. Les inspecteurs s’étaient mis immédiatement à la pour-