Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/350

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Le Petou gémit :

— On ne peut pourtant pas les laisser comme ça !

— N’y touchez pas ! fit, derrière eux, la voix de la Tulipe. C’est monsieur qui a eu raison. Maintenant c’est l’affaire des magistrats.

À ce moment Thélise, dont personne ne s’occupait, poussa un soupir et ouvrit les yeux. Elle reprenait connaissance et ce fut terrible. Elle eut une crise affreuse. Il fallut la maintenir car elle clamait qu’elle voulait se tuer.

— Emportez-la ! Emportez-la ! criait-on.

On la transporta dans sa chambre, malgré ses soubresauts effrayants, une défense de désespérée. Et puis elle sembla retomber au coma. Le « boïa » s’était levé comme une mécanique détraquée qui obéit à un dernier jeu du ressort. Hébété, la tête toujours pendante, regardant les gens en dessous, peut-être sans les voir, peut-être pour les voir, et se laissa tomber sur un siège au chevet de Thélise que l’on avait allongée sur son lit :

— Laissez-nous ! dit-il.

Au dehors, on était déjà au courant de tout. La foule, épouvantée, ne faisait plus entendre un cri. Ce silence fut troublé par l’arrivée en trombe des voitures de pompiers de Grasse bientôt suivies d’une auto où se trouvaient un commissaire, un substitut et un greffier. Ils croyaient avoir à enquérir d’après un coup de téléphone venu de la Fourca sur un crime d’incendie. Ils allaient avoir à établir les premières constatations dans une des plus extraordinaires affaires de ce temps.

La Patentaine fut évacuée, et la foule s’é-