Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/400

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ça ne traînera pas avec Aiguardente, Tony Bouta et Tantifla. Ces trois-là, ils ont tout ce qu’il faut pour sauter le mur. Ils sont sur la porte du corps de garde intérieur avant qu’on se doute seulement de quoi que ce soit et ils bouclent. Toi, tu passeras ! Et puis je sais qu’il y en a qui te croient innocent ! Ceux-là seront contents de fermer les yeux et les oreilles. Je te dis que ça se présente comme il faut !

— Par où que je passerai ?

— Par ici ! (il montrait la fenêtre). Tantifla te tordra ces barreaux-là, je te dis ! la besogne est déjà à moitié faite ! On peut frapper à la porte de la cellule, j’ouvre pas ! je serai pincé, c’est bien probable ! mais ça aussi c’est dans le programme…

— Veux-tu que je te dise, Paolo Ricci ! Eh bien ! tout ça, c’est idiot !

— Je ne te reconnais plus, Titin ! Il n’y a que les choses impossibles qui réussissent dans une affaire pareille ! Tu n’es pas le premier qui se sera échappé de prison ! Et ils n’avaient pas dans leur jeu des gars comme ces six-là qui sont prêts à se faire crever pour toi.

— Après tout, conclut philosophiquement Titin, on verra bien ! mais il y a quelque chose qui ne peut pas me passer de tête, c’est que le Bolacion, avec qui je n’ai jamais eu que de mauvaises raisons, risque ce coup-là pour moi !

— C’est maintenant les deux doigts de la main avec Giaousé…

— Nous reparlerons de tout ça dimanche à sept heures, mon bon Ricci.

L’autre ne l’écoutait plus, occupé à faire disparaître toute trace de son travail avec sa