Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/431

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

çu de loin deux chasseurs de chamois à la sortie de la hutte du padre Barnabé… et dès l’aurore du lendemain, nous nous disposions à vous arrêter quand la nouvelle de l’assassinat de Supia nous est arrivée. L’assassin ne pouvait pas être vous, puisque nous ne vous avions pas perdu de vue !

— Ça, c’est une chance ! fit Titin ; mais je n’en suis pas moins condamné à mort ! et je dois sans doute me préparer à vous suivre ?

— Non ! fit Ordinal. Nous avons besoin de vous ! Nous finirons bien par savoir « qui », comme vous dites, mais il va falloir que vous nous aidiez ! Vous rappelez-vous qu’il fut un temps où vous nous proposiez une association ?

— Ah ! ah ! vous y venez ! fit Titin en riant. Entre nous, vous y ayez mis le temps !

— Votre concours nous sera très utile ! appuya Ordinal.

Nécessaire ! prononça Souques qui, jusqu’alors n’avait encore rien dit… Ordinal nous a assez fait faire de bêtises comme cela !

— Merci ! dit Ordinal.

— Dire que maintenant je ris, fit Toinetta qui pleurait.

— Il n’y a pas encore de quoi rire ! dit Titin. Qu’est-ce qu’il faut que je fasse, messieurs ?

— Retourner dans la hutte, dit Ordinal… Ne craignez rien, nous nous arrangerons pour que vous puissiez y parvenir en toute sécurité… Là, vous demanderez au padre Barnabé de faire prévenir de votre arrivée Giaousé, la Tulipe et le Bolacion… Il s’agirait de les faire causer. Méfiez-vous !

— Mais ils m’ont sauvé la vie !