Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/451

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plus triste gémissement, il se tourna vers MM. Souques et Ordinal et leur dit :

— Maintenant, tout est fini. Nous n’avons plus rien à faire ici ! Je vous appartiens.

Mais le peuple tout entier dit :

— Nous sommes seuls coupables, c’est nous qui nous livrons ! Nous avons agi en toute justice comme de vrais et bons juges de blec, que l’on fasse de nous ce que l’on voudra !

Et ainsi se termina le siège de la Fourca, MM. Souques et Ordinal ayant fait à eux seuls toute la ville prisonnière.

C’est tout juste s’il y eut assez de troupes et de forces policières pour encadrer une population que grossit le flot de ceux qui réclamaient d’être jugés avec Titin.

On sait comment tout cela finit. Le procès fut porté devant une cour du Sud-Ouest, la juridiction niçoise ayant été écartée pour cause de suspicion légitime. Il y eut des condamnations avec sursis, mais Titin fut acquitté d’une façon retentissante.

Le mariage de Titin et de Toinetta fut célébré avec une pompe champêtre dont on parlera longtemps dans ce pays de cocagne. Aiguardente, Tantifla, Tony Bouta et ce bon Pistafun, sorti depuis quelques semaines de prison, fêtèrent ces noces durant toute une année sans désemparer.

La mariée avait tenu à avoir à sa droite, dès le premier festin, M. Bezaudin. Elle avait à sa gauche Odon Odonovitch, qui l’appelait « Majesté ».

— Reine de la Fourca, lui répondit-elle, je ne veux pas d’autre titre.