a donné carte blanche, ça ne va pas traîner. Seulement il faut nous laisser faire. Nous nous sommes procuré à la Bibliothèque municipale des cartes et documents relatifs à la vieille ville, au château, aux issues souterraines sur la vallée du Paillon : cela nous guidera dans notre recherche de certaines caves, adjacentes certainement à vos magasins et dont Hardigras a fait, à vos dépens, son trop joyeux repaire. Ne vous occupez plus de rien. Nous allons disparaître. Si l’on vous vole : n’en faites pas éclat. Au contraire, arrangez-vous pour qu’on n’en sache rien. Soyez patient, c’est tout ce que nous vous demandons. Nous répondons de tout !
M. Supia écouta cette déclaration d’un air assez mélancolique. Cependant, comme ces deux messieurs étaient son dernier espoir, il ne voulut point les décourager.
Les trois premiers jours se passèrent fort convenablement. Hardigras se montrait discret. M. Supia, de guerre lasse, finissait par s’habituer à ses menus larcins, mais le quatrième jour, M. Morelli, tout à fait remis de sa terrible aventure, vint lui rapporter qu’un magnifique service d’argenterie avait disparu !
Et les inspecteurs de la sûreté ne donnaient toujours point signe de vie. Il n’y avait pas de raison pour que les choses ne s’éternisassent point. M. Supia retourna voir le commissaire.
Il le trouva des plus inquiets. À Paris, on commençait à s’étonner de la longue absence de MM. Souques et Ordinal et de leur persistant silence. On demandait des explications à Nice qui ne savait quoi répondre. M. le com-