mais il attendait… Antoinette ne parlait du prince que pour s’en moquer et lui avait, déjà, joué bien des tours… Et puis le prince avouait quarante-cinq ans ! Certes, il était encore fort bel homme, mais enfin, un bel homme de quarante-cinq ans pour une jeunesse de dix-sept, ça n’est séduisant qu’au théâtre.
Donc, M. Hyacinthe attendait et comme la petite ne disait plus rien, il fit, tout à coup, impatient :
— Eh bien ! si c’était vrai ?
— Ça va !… Je veux bien être princesse.
— Je savais bien que je te ferais plaisir !…
— Et à lui, donc ?…
— Il te l’a dit ?
— Pensez-vous !… Il est bien trop correct pour cela !…
— Pour te dire qu’il t’aime ?
— Non ! pour me dire qu’il aime ma galette.
M. Supia toussa…
— Enfin ! tu as réfléchi ?…
— Non ! c’est vous qui avez réfléchi !… Vous vous êtes dit : « Ça fera bien, un prince à la « Bella Nissa ». Ça fera enrager les « Galeries Parisienne » !… »
— On ne peut rien te cacher, Antoinette !…
— C’est le prince qui va être épaté !…
— De ce que je lui donne ma filleule ?…
— Non ! que je le prenne !… Car enfin, il est fauché comme les blés, votre prince, et avec la vie qu’il mène, il lui faudra bientôt une petite voiture !…
— Antoinette ! je parle sérieusement !…
— Moi aussi !… Mais il sera bien plus épaté après !
— Après quoi ?…