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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/60

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VI

Le prince Hippothadée

La domestique vint annoncer le prince Hippothadée. M. Supia s’en fut aussitôt le rejoindre et l’introduisit lui-même dans son salon. Le patron de la « Bella Nissa » regretta tout haut que ses meubles fussent encore garnis de leurs housses, mais ces dames n’étaient pas encore revenues de leur promenade. M. Supia priait le prince de les excuser.

— Ces dames sont tout excusées, monsieur Supia, répondit le prince d’un air moitié figue, moitié raisin. Mme Supia m’a, en effet, téléphoné ce matin que votre désir était de m’inviter à déjeuner, mais qu’elle me priait de trouver quelque prétexte pour remettre à plus tard le plaisir que j’aurais eu à m’asseoir à votre table, car elle devait faire de longues courses dans la matinée, rentrer déjeuner en coup de vent et ressortir au plus tôt pour se rendre à Monte-Carlo où elle et sa fille avaient rendez-vous avec des amis qui avaient projeté je ne sais quelle partie.

Je lui répondis que tout ceci tombait admirablement, car j’avais déjà accepté l’invitation de Mme la comtesse de Domingo d’Azila afin de mettre la dernière main au programme de sa matinée artistique au bénéfice des