Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/66

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Il n’y a pas dix minutes !…

— Et ces dames savent ?… interrogea avec une certaine inquiétude Hippothadée qui, malgré tout son flegme, se montrait fort ému du coup de fortune qui lui tombait soudain du ciel.

— Oui !… depuis plusieurs jours, j’en avais parlé à ma femme… sachant d’avance comment cela finirait et pour couper court aux jérémiades de ma fille, qui s’était sottement trompée sur vos sentiments à son égard, j’avais pris sur moi de leur déclarer que vos vues s’étaient portés sur Mlle Antoinette et que, vous ne m’aviez pas caché que votre plus cher désir serait d’en faire au plus tôt une princesse !…

— Alors ! Je comprends tout ! s’écria le prince. C’est que vous êtes très intelligent !…

— En avez-vous jamais douté ?…

— J’en doute aujourd’hui… Dame !… Je me sens si petit à côté d’un homme comme vous !… Vous avez une façon de hâter les choses…

— L’habitude des affaires !… mon cher prince !… À propos d’affaires… avouez que vous n’en faites pas une mauvaise…

— Oh ! moi, vous savez, les affaires !…

— Enfin, tout de même, la dot vous intéresse ?…

— Mon Dieu !…

— Ta ! ta ! ta !… Comme dit Antoinette, vous êtes fauché comme les blés !…

— Ah ! elle a dit cela, Mlle Antoinette ?…

— Vous vivez d’expédients !…

— Hein ?…