quand je vous voyais si aimable avec ma fille Caroline, j’avais deviné que vous ne pensiez qu’à ma filleule Antoinette, que vous ne regardiez pas !
— Euh ! euh ! fit le prince après avoir réfléchi que l’affaire Antoinette se présentait sous un jour au moins aussi brillant que l’affaire Caroline… Euh ! euh ! je ne sais si je dois… Ah ! permettez-moi de vous dire bien franchement, mon cher monsieur Supia, que vous m’embarrassez !
— Et pourquoi donc ?
— Dame !… comprenez mon hésitation ! Si je vous avouais, qu’en effet, Mlle Antoinette ne m’est pas indifférente, peut-être me répliqueriez-vous que je suis fort à plaindre, attendu que votre dessein bien arrêté est de me refuser la main de Mlle Antoinette, si par hasard j’avais conçu le projet de vous la demander.
— Eh bien ! cette fois, vous avez tort, mon cher prince !… Demandez-moi la main de Mlle Antoinette et je vous l’accorde !
— Vous êtes étonnant, monsieur Supia ! Mettre ainsi, du premier coup, le comble au plus cher de mes désirs. Mais dites-moi… nous sommes là à causer tous les deux !… Et si Mlle Antoinette, qui se moque toujours de moi…
— Eh ! prince !… quel petit psychologue vous faites !… Elle se moque toujours de vous parce qu’elle vous aime !… Vous n’avez pas deviné cela ?
— Ma foi non !… Vous êtes sûr de cela ?
— Absolument sûr !
— Elle vous l’a dit ?