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VIII

Où Titin-le-Bastardon est chargé officiellement par M. Supia d’arrêter Hardigras et ce qu’il en advient.

Titin prononçait donc un discours. De quoi parlait-il ?

Mais de tout et de tous ! Comme cela lui venait et pour le contentement certain des braves qui étaient là, bouche bée, à l’écouter. Les discours de fin de banquet de Titin étaient entremêlés d’une quantité incroyable de souhaits, vœux ardents pour la prospérité d’un chacun et de la communauté qui n’allaient point sans que l’on se levât pour choquer les verres, lever le coude et faire couler la « branda » comme il se doit après une honnête mangeaille.

Il avait le don de faire rire sans méchanceté aux dépens des convives qu’il entreprenait à tour de rôle et présentait à la société sous les aspects les plus comiques… Enfin, il terminait toujours par quelques aperçus hardiment philosophiques et des moralités exprimées sous forme de dictons populaires dont il avait son sac plein et toujours prêt. Et ses dires, le plus souvent, attestaient sa sagesse et une expérience des hommes qui dépassaient son âge, tels : « Ce n’est pas tout d’être honnête. Il faut surtout le paraître ! » « Un bienfait est