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OÙ ROULETABILLE APPARAÎT…

traces des doigts de l’homme à son cou et de sortir de sa chambre !… Si elle avait su que l’os, le béret et le mouchoir fussent sur le parquet, elle les aurait également ramassés quand elle est rentrée à minuit dans sa chambre… Elle ne les a pas vus, elle s’est déshabillée à la clarté douteuse de la veilleuse… Elle s’est couchée, brisée par tant d’émotions, et par la terreur, la terreur qui ne l’avait fait regagner cette chambre que le plus tard possible…

« Ainsi étais-je obligé d’arriver de la sorte à la seconde phase du drame, « avec Mlle  Stangerson seule dans la chambre, du moment qu’on n’avait pas trouvé l’assassin dans la chambre. » Ainsi devais-je naturellement faire entrer dans le cercle de mon raisonnement les marques extérieures.

« Mais il y avait d’autres marques extérieures à expliquer. Des coups de revolver avaient été tirés, pendant la seconde phase. Des cris : « Au secours ! À l’assassin ! » avaient été proférés !… Que pouvait me désigner, en une telle occurrence, le bon bout de ma raison ? Quant aux cris, d’abord : du moment où il n’y a pas d’assassin dans la chambre, «  il y avait forcément cauchemar dans la chambre !  »

« On entend un grand bruit de meubles renversés. J’imagine… je suis obligé d’imaginer ceci : Mlle  Stangerson s’est endormie, hantée par l’abominable scène de l’après-midi… elle rêve… le cauchemar précise ses images rouges… elle revoit l’assassin qui se précipite sur elle, elle crie : « À l’assassin ! Au secours ! » et son geste désordonné va chercher le