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Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/158

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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

qu’on ne sût rien de cette affaire, n’avait pas encore eu le temps de les faire disparaître ! Ce qui me conduisait à chercher la première phase de l’affaire « dans un temps très rapproché de la seconde ». Si, après la première phase, c’est-à-dire après que l’assassin se fût échappé, après qu’elle-même eût en hâte regagné le laboratoire où son père la retrouvait, travaillant, — si elle avait pu pénétrer à nouveau un instant dans la chambre, elle aurait au moins fait disparaître, tout de suite, l’os de mouton, le béret et le mouchoir qui traînaient par terre. Mais elle ne le tenta pas, son père ne l’ayant pas quittée. Après, donc, cette première phase, elle n’est entrée dans sa chambre qu’à minuit. Quelqu’un y était entré à dix heures : le père Jacques, qui fit sa besogne de tous les soirs, ferma les volets et alluma la veilleuse. Dans son anéantissement sur le bureau du laboratoire où elle feignait de travailler, Mlle Stangerson avait sans doute oublié que le père Jacques allait entrer dans sa chambre ! Aussi elle a un mouvement : elle prie le père Jacques de ne pas se déranger ! De ne pas pénétrer dans la chambre ! Ceci est en toutes lettres dans l’article du Matin. Le père Jacques entre tout de même et ne s’aperçoit de rien, tant la « Chambre Jaune » est obscure ! … Mlle Stangerson a dû vivre là deux minutes affreuses ! Cependant, je crois qu’elle ignorait qu’il y avait tant de marques du passage de l’assassin dans sa chambre ! Elle n’avait sans doute, après la première phase, eu que le temps de dissimuler les