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Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/160

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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

revolver qu’elle a posé, avant de se coucher, sur sa table de nuit. Mais cette main heurte la table de nuit avec une telle force qu’elle la renverse. Le revolver roule par terre, un coup part et va se loger dans le plafond… Cette balle dans le plafond me parut, dès l’abord, devoir être la balle de l’accident… Elle révélait la possibilité de l’accident et arrivait si bien avec mon hypothèse de cauchemar qu’elle fut une des raisons pour lesquelles je commençai à ne plus douter que le crime avait eu lieu avant, et que Mlle Stangerson, douée d’un caractère d’une énergie peu commune, l’avait caché… Cauchemar, coup de revolver… Mlle Stangerson, dans un état moral affreux, est réveillée ; elle essaye de se lever ; elle roule par terre, sans force, renversant les meubles, râlant même… « À l’assassin ! Au secours ! » et s’évanouit…

« Cependant, on parlait de deux coups de revolver, la nuit, lors de la seconde phase. À moi aussi, pour ma thèse — ce n’était plus, déjà, une hypothèse — il en fallait deux ; mais « un » dans chacune des phases et non pas deux dans la dernière… un coup pour blesser l’assassin, avant, et un coup lors du cauchemar, après ! Or, était-il bien sûr que, la nuit, deux coups de revolver eussent été tirés ? Le revolver s’était fait entendre au milieu du fracas de meubles renversés. Dans un interrogatoire, M. Stangerson parle d’un coup sourd d’abord, d’un coup éclatant ensuite ! Si le coup sourd avait été produit par la chute de la table de nuit en