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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

canne à Paris ! Fred menteur, Fred à Paris, au moment du crime ! c’est un point de départ de soupçon, cela ! Et quand, après votre enquête chez Cassette, vous nous apprenez que cette canne a été achetée par un homme qui est habillé comme M. Darzac, alors que nous sommes sûrs, d’après la parole de M. Darzac lui-même, que ce n’est pas lui qui a acheté cette canne, alors que nous sommes sûrs, grâce à l’histoire du bureau de poste 40, « qu’il y a à Paris un homme qui prend la silhouette Darzac », alors que nous nous demandons quel est donc cet homme qui, déguisé en Darzac, se présente le soir du crime chez Cassette pour acheter une canne que nous retrouvons entre les mains de Fred, comment ? comment ? comment ne nous sommes-nous pas dit un instant : « Mais… mais… mais… cet inconnu déguisé en Darzac qui achète une canne que Fred a entre les mains… si c’était… si c’était… Fred lui-même ?… » Certes, sa qualité d’agent de la Sûreté n’était point propice à une pareille hypothèse ; mais, quand nous avions constaté l’acharnement avec lequel Fred accumulait les preuves contre Darzac, la rage avec laquelle il poursuivait le malheureux… nous aurions pu être frappés par un mensonge de Fred aussi important que celui qui le faisait entrer en possession, à Paris, d’une canne « qu’il ne pouvait avoir eue à Londres ». Même s’il l’avait trouvée à Paris, le mensonge de Londres n’en existait pas moins. Tout le monde le croyait à Londres, même ses chefs, et il achetait une canne à