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Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/175

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OÙ IL EST PROUVÉ…

« Mais il y a une chose capitale qui eût pu, qui eût dû vous éclairer tout à fait et tout de suite sur le criminel, une chose qui nous dénonçait Frédéric Larsan et que nous avons laissée échapper, vous et moi !… »

« Auriez-vous donc oublié l’histoire de la canne ?

« Oui, en dehors du raisonnement qui, pour tout « esprit logique », dénonçait Larsan, il y avait l’« histoire de la canne » qui le dénonçait à tout « esprit observateur ».

« J’ai été tout à fait étonné — apprenez-le donc — qu’à l’instruction, Larsan ne se fût pas servi de la canne contre M. Darzac. Est-ce que cette canne n’avait pas été achetée le soir du crime par un homme dont le signalement répondait à celui de M. Darzac ? Eh bien, tout à l’heure, j’ai demandé à Larsan lui-même, avant qu’il prît le train pour disparaître, je lui ai demandé pourquoi il n’avait pas usé de la canne. Il m’a répondu qu’il n’en avait jamais eu l’intention ; que, dans sa pensée, il n’avait jamais rien imaginé contre M. Darzac avec cette canne et que nous l’avions fort embarrassé, le soir du cabaret d’Épinay, « en lui prouvant qu’il nous mentait ! » Vous savez qu’il disait qu’il avait eu cette canne à Londres ; or, la marque attestait qu’elle était de Paris ! Pourquoi, à ce moment, au lieu de penser : « Fred ment ; il était à Londres ; il n’a pas pu avoir cette canne de Paris, à Londres ? » pourquoi ne nous sommes-nous pas dit : « Fred ment. Il n’était pas à Londres, puisqu’il a acheté cette