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OÙ IL EST PROUVÉ…

Paris ! Maintenant, comment se faisait-il que, pas une seconde, il n’en usa comme d’une canne trouvée « autour de M. Darzac ! » C’est bien simple ! C’est tellement simple que nous n’y avons pas pensé… Larsan l’avait achetée, après avoir été blessé légèrement à la main par la balle de Mlle Stangerson, « uniquement pour avoir un maintien, pour avoir toujours la main refermée, pour n’être point tenté d’ouvrir la main et de montrer sa blessure intérieure ? » Comprenez-vous ?… Voilà ce qu’il m’a dit, Larsan, et je me rappelle vous avoir répété souvent combien je trouvais bizarre « que sa main ne quittât pas cette canne ». À table, quand je dînais avec lui, il n’avait pas plutôt quitté cette canne qu’il s’emparait d’un couteau dont sa main droite ne se séparait plus. Tous ces détails me sont revenus quand mon idée se fût arrêtée sur Larsan, c’est-à-dire trop tard pour qu’ils me fussent d’un quelconque secours. C’est ainsi que, le soir où Larsan a simulé devant nous le sommeil, je me suis penché sur lui et j’ai pu voir, sans qu’il s’en doutât, dans sa main. Il ne s’y trouvait plus qu’une bande légère de taffetas qui dissimulait ce qui restait d’une blessure légère. Je constatai qu’il eût pu prétendre à ce moment que cette blessure lui avait été faite par toute autre chose qu’une balle de revolver. Tout de même pour moi, à cette heure-là, c’était un nouveau signe extérieur qui entrait dans le cercle de mon raisonnement. La balle, m’a dit tout à l’heure Larsan, n’avait fait que lui effleurer la paume et