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Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 1.djvu/185

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LE PRESBYTÈRE N’A RIEN PERDU…

bureau le même jour. Il ne fait point de doute qu’en rentrant de l’Élysée, la nuit même, Mlle Stangerson a voulu brûler ce papier compromettant. C’est en vain que M. Robert Darzac nia que cette lettre eût un rapport quelconque avec le crime. Je lui dis que, dans une affaire aussi mystérieuse, il n’avait pas le droit de cacher à la justice l’incident de la lettre ; que j’étais persuadé, moi, que celle-ci avait une importance considérable ; que le ton désespéré avec lequel Mlle Stangerson avait prononcé la phrase fatidique, que ses pleurs, à lui, Robert Darzac, et que cette menace d’un crime qu’il avait proférée à la suite de la lecture de la lettre, ne me permettaient pas d’en douter. Robert Darzac était de plus en plus agité. Je résolus de profiter de mon avantage.

« – Vous deviez vous marier, monsieur, fis-je négligemment, sans plus regarder mon interlocuteur, et tout d’un coup ce mariage devient impossible à cause de l’auteur de cette lettre, puisque, aussitôt la lecture de la lettre, « vous parlez d’un crime nécessaire pour avoir Mlle Stangerson. » Il y a donc quelqu’un entre vous et Mlle Stangerson, quelqu’un qui lui défend de se marier, quelqu’un qui la tue avant qu’elle ne se marie !

« Et je terminai ce petit discours par ces mots :

« – Maintenant, monsieur, vous n’avez plus qu’à me confier le nom de l’assassin ! »

« J’avais dû, sans m’en douter, dire des choses formidables. Quand je relevai les yeux sur Robert