« Combien de temps faut-il pour aller à pied d’ici au château du Glandier ? demanda Rouletabille à un employé de chemin de fer.
– Une heure et demie, une heure trois quarts sans se presser », répondit l’homme.
Rouletabille regarda le ciel, le trouva à sa convenance et, sans doute, à la mienne, car il me prit sous le bras et me dit :
« Allons !… J’ai besoin de marcher.
– Eh bien ! lui demandais-je. Ça se débrouille ?…
– Oh ! fit-il, oh ! il n’y a rien de débrouillé du tout !… « C’est encore plus embrouillé qu’avant ! » il est vrai que j’ai une idée.
– Dites-la.
– Oh ! Je ne peux rien dire pour le moment… Mon idée est une question de vie ou de mort pour deux personnes au moins…
– Croyez-vous à des complices ?
– Je n’y crois pas… »
Nous gardâmes un instant le silence, puis il reprit :
« C’est une veine d’avoir rencontré ce juge d’instruction et son greffier… Hein ! que vous avais-je dit pour le revolver ?… »
Il avait le front penché vers la route, les mains dans les poches, et il sifflotait. Au bout d’un instant, je l’entendis murmurer :
« Pauvre femme !…
– C’est Mlle Stangerson que vous plaignez ?…
– Oui, c’est une très noble femme, et tout à fait