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Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/106

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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

truction, proclama sa foi dans l’innocence du fiancé de Mlle Stangerson. M. Stangerson lui-même attesta hautement l’erreur où s’était fourvoyée la justice, et il ne fait de doute pour personne que, si la victime pouvait parler, elle viendrait réclamer aux douze jurés de Seine-et-Oise l’homme dont elle voulait faire son époux et que l’accusation veut envoyer à l’échafaud. Il faut espérer qu’un jour prochain Mlle Stangerson recouvrera sa raison qui a momentanément sombré dans l’horrible mystère du Glandier. Voulez-vous qu’elle la reperde lorsqu’elle apprendra que l’homme qu’elle aime est mort de la main du bourreau ? Cette question s’adresse au jury « auquel nous nous proposons d’avoir affaire, aujourd’hui même ».

« Nous sommes décidés, en effet, à ne point laisser douze braves gens commettre une abominable erreur judiciaire. Certes, des coïncidences terribles, des traces accusatrices, un silence inexplicable de la part de l’accusé, un emploi du temps énigmatique, l’absence de tout alibi, ont pu entraîner la conviction du parquet qui, « ayant vainement cherché la vérité ailleurs », s’est résolu à la trouver là. Les charges sont, en apparence, si accablantes, pour M. Robert Darzac, qu’il faut même excuser un policier aussi averti, aussi intelligent, et généralement aussi heureux que M. Frédéric Larsan de s’être laissé aveugler par elles. Jusqu’alors, tout est venu accuser M. Robert Darzac, devant l’instruction ; aujourd’hui, nous allons, nous, le défendre devant