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Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/107

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OÙ JOSEPH ROULETABILLE

le jury ; et nous apporterons à la barre une lumière telle que tout le mystère du Glandier en sera illuminé. « Car nous possédons la vérité. »

« Si nous n’avons point parlé plus tôt, c’est que l’intérêt même de la cause que nous voulons défendre l’exigeait sans doute. Nos lecteurs n’ont pas oublié ces sensationnelles enquêtes anonymes que nous avons publiées sur le « Pied gauche de la rue Oberkampf », sur le fameux vol du « Crédit Universel » et sur l’affaire des « Lingots d’or de la Monnaie ». Elles nous faisaient prévoir la vérité, avant même que l’admirable ingéniosité d’un Frédéric Larsan ne l’eût dévoilée tout entière. Ces enquêtes étaient conduites par notre plus jeune rédacteur, un enfant de dix-huit ans, Joseph Rouletabille, qui sera illustre demain. Quand l’affaire du Glandier éclata, notre petit reporter se rendit sur les lieux, força toutes les portes et s’installa dans le château d’où tous les représentants de la presse avaient été chassés. À côté de Frédéric Larsan, il chercha la vérité ; il vit avec épouvante l’erreur où s’abîmait tout le génie du célèbre policier ; en vain essaya-t-il de le rejeter hors de la mauvaise piste où il s’était engagé : le grand Fred ne voulut point consentir à recevoir des leçons de ce petit journaliste. Nous savons où cela a conduit M. Robert Darzac.

« Or, il faut que la France sache, il faut que le monde sache que, le soir même de l’arrestation de M. Robert Darzac, le jeune Joseph Rouletabille pé-