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Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/111

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OÙ JOSEPH ROULETABILLE

ceux qui, de près ou de loin, avaient touché les mystères du Glandier : M. Stangerson, vieilli de dix ans, méconnaissable, Larsan, Mr Arthur-W. Rance, la figure toujours enluminée, le père Jacques, le père Mathieu, qui fut amené, menottes aux mains, entre deux gendarmes, Mme Mathieu, tout en larmes, les Bernier, les deux gardes-malades, le maître d’hôtel, tous les domestiques du château, l’employé de poste du bureau 40, l’employé du chemin de fer d’Épinay, quelques amis de M. et de Mlle Stangerson, et tous les témoins à décharge de M. Robert Darzac. J’eus la chance d’être entendu parmi les premiers témoins, ce qui me permit d’assister à presque tout le procès.

Je n’ai pas besoin de vous dire que l’on s’écrasait dans le prétoire. Des avocats étaient assis jusque sur les marches de la « cour » ; et, derrière les magistrats en robe rouge, tous les parquets des environs étaient représentés. M. Robert Darzac apparut au banc des accusés, entre les gendarmes, si calme, si grand et si beau, qu’un murmure d’admiration plus que de compassion l’accueillit. Il se pencha aussitôt vers son avocat, Me Henri-Robert, qui, assisté de son premier secrétaire, Me André Hesse, alors débutant, avait déjà commencé à feuilleter son dossier.

Beaucoup s’attendaient à ce que M. Stangerson allât serrer la main de l’accusé ; mais l’appel des témoins eut lieu et ceux-ci quittèrent tous la salle sans que cette démonstration sensationnelle se fût