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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

quelques mètres à faire pour rentrer chez elle. Le père Jacques revint au château, et, se rendant compte de l’importance judiciaire qu’il y aurait pour la maîtresse du garde à ce qu’on ignorât sa présence au château, cette nuit-là, essaya autant que possible de nous cacher cet épisode dramatique d’une nuit qui, déjà, en comptait tant ! Je n’ai nul besoin, ajouta Rouletabille, de demander à Mme Mathieu et au père Jacques de corroborer ce récit. « Je sais » que les choses se sont passées ainsi ! Je ferai simplement appel aux souvenirs de M. Larsan qui, lui, comprend déjà comment j’ai tout appris, car il m’a vu, le lendemain matin, penché sur une double piste où l’on rencontrait voyageant de compagnie, l’empreinte des pas du père Jacques et de ceux de Madame. »

Ici, Rouletabille se tourna vers Mme Mathieu qui était restée à la barre, et lui fit un salut galant.

« Les empreintes des pieds de madame, expliqua Rouletabille, ont une ressemblance étrange avec les traces des « pieds élégants » de l’assassin… »

Mme Mathieu tressaillit et fixa avec une curiosité farouche le jeune reporter. Qu’osait-il dire ? Que voulait-il dire ?

« Madame a le pied élégant, long et plutôt un peu grand pour une femme. C’est, au bout pointu de la bottine près, le pied de l’assassin… »

Il y eut quelques mouvements dans l’auditoire.